Un habitant des bidonvilles de Bachkou témoigne: «Bassima Hakkaoui a raison. On vit très bien avec 20 dirhams par jour au Maroc»

Bassima Hakkaoui a créé une polémique à cause de ses propos jugés indécents par la presse et les réseaux sociaux. La ministre PJDiste chargée de la famille et de la solidarité avait déclaré qu’un salaire journalier de 20 dirhams ne pouvait faire d’un individu quelqu’un de pauvre. Attaquée tous azimuts par le quatrième et cinquième pouvoir elle a pu compter sur le soutien, unique mais néanmoins précieux d’un chômeur de longue durée. Nous l’avons rencontré.

Jelloul, 47 ans, chômeur depuis toujours, s’est insurgé contre toutes ces attaques à destination de la ministre. Il soutient Bassima Hakkaoui en apportant son témoignage : « Je n’ai jamais travaillé de ma vie. Ma femme fait le ménage occasionnellement à droite, à gauche, et nous apporte, à moi et à nos quatre enfants, 550 dirhams par mois. Et croyez moi, avec ça on vit très bien. On est loin d’être pauvres. Laissez-moi vous décortiquer notre budget quotidien : un demi-kilo de farine de blé tendre nous revient à 4 dirhams, ajoutez à cela 1 dirham de levure, 4 dirhams pour les 4 pains à cuire dans le four public et enfin 7,5 dirhams qui composent le sucre, le thé et la menthe pour notre fameux thé à la menthe sucré. Bon, si on compte bien, ça nous fait 16,5 dirhams de dépense par jour. Les repas faits de légumes ou de viandes, on les quémande chez quelques bienfaiteurs et quelques associations. Si on est malade, on va chercher pour à peine 1 dirham une pilule effervescente chez l’épicier, la fameuse « kina dial rasse », annihilatrice de tous les maux. Enfin, nous n’avons pas de frais de scolarité, nos enfants ne vont pas à l’école. Ils iront bientôt bosser. Ménage pour les filles. Chantiers pour les garçons. On pourra ainsi avoir du beurre avec le pain. Franchement les Marocains se plaignent trop et ne remercient pas assez leur Seigneur.»