L’ONU recrute Allal El Kadous pour augmenter les effectifs des casques bleus

Doit-on crier au scandale, ou bien au contraire louer la récente initiative de l’Organisation des Nations Unies ? Afin d’augmenter les effectifs des casques bleus, celle-ci a en effet décidé de recruter des… SDF dans divers pays nord-africains. Leur destination : le Botswana, le Rwanda, la Centrafrique, le Nigeria… c’est à-dire tous les endroits chauds et dangereux du globe.

Le monde au vingt-et-unième siècle va-t-il de plus en plus mal ? Si l’on en croit le nombre d’interventions que doit réaliser l’ONU de par la planète, en augmentation chaque année, il semblerait que la réponse soit hélas positive. Les effectifs des forces armées de l’Organisation, en revanche, ne connaissent pas une croissance suffisante pour assurer une présence partout où il le faudrait. Ce sont des milliers de soldats supplémentaires qu’il serait en effet nécessaire de recruter, ce qui équivaudrait à une charge impossible à digérer par les budgets des différents pays membres.

Parallèlement à cela, on assiste dans notre pays à un accroissement spectaculaire du nombre de SDF (sans domicile fixe), qui sont non seulement sans domicile, mais surtout sans occupation particulière. Ce qui n’a pas échappé aux aux stratèges de l’ONU. « Nous avons là la parfaite symbolisation d’un marché de l’offre et de la demande.«  Nous déclare Parfait Onanga-Anyanga, Chef de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA). « Les SDF ont besoin d’être reconnus par la société. Et quel meilleur moyen de leur donner cette reconnaissance qu’en leur faisant remplir une mission quasi humanitaire, au sein d’une équipe jeune et sympathique ? »

« C’est une honte ! » s’indigne au contraire Khadija Ryadi, présidente de l’association marocaine des droits humains (AMDH). « Non seulement nos rues sont maintenant désertées, mais nous sommes en mesure d’affirmer que les SDF recrutés par l’ONU ne perçoivent aucune solde ! Ils sont envoyés dans les points les plus chauds du globe, au risque de se faire mitrailler, et reçoivent, pour tout dédommagent, leur ration quotidienne, un paquet de cigarettes et cette fameuse reconnaissance de la société ! Il faut mettre fin à ce scandale. C’est une mascarade ! » Il est vrai qu’on voit beaucoup moins de mendiants devant nos mosquées ces derniers temps, et cela fait drôle.

« Moi, je trouve ça plutôt pas mal. » nous avoue Allal El Kadous, un SDF en train d’essayer sa nouvelle tenue de soldat au siège des casques bleus de Rabat. « Ce midi, à la cantine, y avait rab de dessert ! Et puis j’ai retrouvé des copains de quand j’étais à la rue, et même des copains d’avant  quand j’étais étudiant. Non, vraiment c’est sympa. Et puis on se dit qu’on va aider des gens qui sont encore plus pauvres que nous, alors ça remonte le moral. » Terribles phrases que celles-ci, prononcées dans toute leur naïveté, mais qui, pourtant, aident à croire en l’homme !

Et si l’expérience est concluante, pourquoi ne pas  envisager d’enrôler sous le drapeau de l’ONU ou sous une autre noble bannière, lorsque les contingents de SDF seront épuisés, des chômeurs longue durée ?

Mais nous n’en sommes pas encore là !