Après l’annonce de sa condamnation, Hamza Derham constate qu’une Renault 4L est moins coûteuse juridiquement qu’une Ferrari FF v12

Le 17 avril dernier, Hamza Derham, fils d’un notable, neveu d’un ancien parlementaire et cousin de l’actuelle Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Industrie, s’était rendu célèbre en encastrant sa Ferrari dans trois autres véhicules, dans la capitale.
Imbibé comme une grenouille dans un bocal de formol, une bouteille de champagne à la main, il s’était illustré par une tirade poétique digne de Victor Hugo : « Mr « le constateur », qu’est-ce que tu constates Monsieur « le constateur »? »

Hamza Derham était jusque-là en détention provisoire à la prison civile de Salé dans l’attente du verdict.
Très affaibli par la perte de sa précieuse Ferrari, le jeune poète sombrait dans ce qui risquait de devenir une dépression profonde. Émus par la souffrance du jeune poète, les gardiens de la prison s’étaient alors cotisés afin de lui fournir un vélo d’appartement d’occasion.

Des sources non-officielles nous ont confié que Hamza Derham avait repris du poil de la bête et entamait son processus de deuil en enfourchant son vélo pour de longues chevauchées immobiles.
A l’issu de nombreuses heures d’introspection, Hazma Derham aurait confié à l’un de ses geôliers : «  Tout ça, c’est la faute de la Ferrari, elle était maudite ! C’est sans doute pour ça qu’il y a plus de marocains qui conduisent des Renault 4L que des Ferrari : eux, ils savaient, moi j’étais ignorant ». Le jeune poète se serait engagé, à l’avenir, à boycotter la marque de luxe et à s’acheter une 4L dès sa sortie de prison.

Le verdict prononcé ce lundi soir par le tribunal de Rabat à l’encontre du poète le condamne à 20.000 dhs d’amende (soit 0,66% du prix de sa luxueuse voiture), et deux ans de prison ferme, pour consommation d’alcool sur la voie publique, faux en écriture et délit de fuite.

Ce verdict a ébranlé le pays tout entier, principalement les privilégiés des hautes sphères.

Ryad Idrissi, 21 ans, PDG de la société de son père s’est dit scandalisé : « Depuis quand, nous, les « fils de » devons-nous assumer les conséquences de nos actions ?!?! C’est une atteinte à nos droits et libertés de bourgeois nantis ! »

Driss Lamrani 35 ans,  pratiquant les jeux vidéo à raison de 18 heures par jour et rentier depuis 35 ans s’insurge : « C’est injuste ! Nos noms de famille nous ont toujours permis de passer au travers des mailles du filet de la justice et de riposter, comme Mario Bros quand il saute sur un Goomba ! »

Face à l’inquiétude de leurs pairs, les proches du poète se veulent rassurants : « Nous ne nous laisserons pas faire ! Nous faisons appel et si cet appel ne nous donne pas satisfaction, nous fournirons un certificat médical stipulant que notre cher Hamza doit absolument subir une pseudo cure de désintoxication à l’étranger et l’affaire sera réglée. »

La justice est en marche. Marche avant ou marche arrière, l’avenir nous le dira…

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Meeeissa
Mêêêïssa habite au Maroc et est psy…chologue. Après avoir longtemps hésité entre «psychotique» et «psychologue», elle a fini par choisir la version «métier», parce que ça payait mieux. Sociable à ses heures, paranoïaque le plus souvent, elle essaie, tant bien que mal, de trouver ses marques dans l'auto-proclamé "plus beau pays du monde".