Parmi les sports nationaux, il en est des amusants, des éprouvants, des palpitants. Le football est tout ça à la fois. Et plus encore… Il est phénomène de société, garant d’audimat, fierté nationale, enjeu politique.
Et pourtant, le jeu du ballon rond fait aujourd’hui l’objet de certaines critiques. Parmi ses détracteurs, le roi du Maroc Mohammed VI connu comme le premier sportif au royaume chérifien, ainsi que des personnalités influentes de la Fédération royale marocaine de football (FRMR), qui trouvent le sport favori des Marocains dépassé et qui souhaiteraient lui redonner un coup de jeunesse. Mais change-t-on aussi facilement une formule qui gagne ?
« Il est impératif que de profondes restructurations interviennent, nous rapporte Fouzi Lekjaa le président de la FRMF. Sinon, le football est destiné à mourir d’ici peu. »
« Tout à fait, reprend son assistant. D’ici peu ou d’ici pas longtemps. Bien sûr, on ne peut pas dire exactement. Mais ça ne devrait pas tarder. Quand on pense que ça fait des dizaines et des centaines d’années qu’on joue toujours à la même chose avec ce ballon rond. Les gens vont finir par se lasser ! » Un problème fort bien résumé. Bien entendu, plusieurs projets ont été conduits. Des plus farfelus aux plus sérieux. Pour n’en garder qu’un, voici les règles du sport qui semble être le plus susceptible de remplacer l’actuel football.
Donnons, avant tout, une précision d’ordre linguistique. En accord avec le ministère de la Culture et dans le cadre de la démarcation de la langue amazighe, le football ne s’appellera plus football, mais ddabexs n udar. Il est clair que, de la même façon que le mot football était souvent réduit au mot « foot », ddabexs n udar peut être appelé, tout simplement, « udar » (tu joues au udar ?)
Mais pourquoi ddabexs avec un « s » ? Vous demandez-vous. Eh bien, sachez que c’est bien là que réside le changement principal. Car ce n’est plus d’un, mais de deux ballons dont il s’agit. Voilà la trouvaille ! Deux équipes, qui ont respectivement leur propre ballon, de la couleur de la chemise pour être facilement repérable, et c’est ce ballon qui doit entrer dans les buts adverses. Si, par malheur, l’un des joueurs fait entrer le ballon adverse dans les buts adverses, il y a « tibiza ». Et c’est très embêtant. Car, pour combler le tibiza, il faut faire pénétrer par deux fois le ballon de l’équipe dans les buts adverses. En gros, et pour être plus clair, à chaque équipe son ballon qu’elle doit mettre dans les buts adverses. S’il y a erreur de ballon, c’est tibiza. Et pour rattraper le tibiza, il faut deux buts avec le bon ballon.
Quelques mots changent aussi. Un but se dit « takurt au fond », un tacle : « croche-adar ».
Autre changement de taille : à l’occasion d’un jet-tasga (anciennement corner), le joueur doit se tourner face au public et lancer le ballon en arrière, en direction du stade, par-dessus la tête. Rattrape qui peut. Par ailleurs, deux arbitres sont présents sur le terrain afin de mieux juger les fautes commises. Une quête de vérité sportive que nous ne pouvons qu’applaudir des deux mains.
A quand l’application de ces nouvelles règles ? Seront-elles acceptées par la fédération mondiale ? Nul ne peut répondre exactement. En tout cas, nombreux sont ceux qui, parmi les balleurs de pieds (footballeurs), commencent à s’entraîner assidûment.