L’ère du gratuit est révolue, c’est ce que nous enseigne le géant qatari BeIN Media. Après l’acquisition des droits TV des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 dans les zones africaine et asiatique et l’exclusivité des Jeux Olympiques jusqu’à 2024, le groupe s’empare des droits TV de l’appel à la prière (adhan) pour la région MENA (le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord), une première dans l’histoire des droits télévisuels.
Avant l’avènement de BeIN Sports, les peuples de la zone MENA pouvaient regarder gratuitement les matchs de leurs sélections nationales, un droit constitutionnel que les États garantissent à leurs citoyens. Même ART, détentrice des droits TV Premium à l’époque (avant d’être achetée par le géant qatari en 2009), n’a jamais touché à ce droit sacré. Sheikh Saleh Kamel, le fondateur d’ART, s’est offert le monopole de plusieurs championnats européens ainsi que les Coupes du Monde et d’Afrique des Nations sans avoir privé les habitants de la région MENA des matchs de leurs équipes nationales.
BeIN Sports a poussé le bouchon trop loin en faisant des Jeux Olympiques un événement sportif à péage. Les JO de Rio, qui viennent d’être terminés il y a presque dix jours, seront la dernière édition à être diffusée en clair. À partir de 2020, les populations du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord devraient payer pour la première fois pour suivre les JO de Tokio à moins que les chaînes des mécréants (comme ZDF et consorts) ne leur viennent en aide.
Mais les choses ne se sont pas arrêtées là puisque BeIN Sports a acquis les droits de retransmission en direct des appels à la prière (Adhan) ainsi que les prières de vendredi et les prêches des imams pour les cinq saisons allant de 2016-2017 à 2020-2021, et ce au sein des 22 pays constituant la région MENA. Pour être à la hauteur des attentes de ses abonnées, BeIN Media lancera dans les semaines à venir trois chaînes sur Es’hailSat : BeIN Adhan 1, 2 et 3 pour diffuser en exclusivité le seul sport qui reste aux pauvres.
